Les naissances de Jeanne en 1874 et de Marc en 1875 suscitent chez Firmin-Girard un désir d’intimité familiale qu’il transpose dans des scènes de vie où il représente ses jeunes enfants. Le bonheur transparaît dans ses compositions qu’il expose au salon de 1875.

Le jardin de la marraine
Dans le jardin de la marraine la petite Jeanne donne la main à sa mère, tandis que sa marraine cueille des fleurs pour en faire un bouquet. Dans Premières caresses Firmin-Girard a mis en scène son fils dans les bras de sa nourrice tendant ses petites mains vers sa mère qui lui sourit. Ces deux toiles peintes à Charlieu où il vient passer l’été en famille (on reconnaît la maison d’Armand Charnay à l’arrière plan de Premières caresses) sont une illustration des sentiments de bonheur comblé par l’arrivée de ses deux enfants que Firmin-Girard veut partager.
Zola qui commente ces tableaux dans son recueil sur le Salon de 1875 fait une confusion entre les deux tableaux
« Firmin-Girard a le goût de la modernité, le jardin de la marraine nous montre dans le jardin une nourrice sur un banc; elle a apporté le joli filleul à la charmante marraine, habillée à la dernière mode. C’est un tableau touchant pour jeunes mamans »
Firmin-Girard voit grandir ses enfants. Il fait leur portrait à différents âges et les peint dans des moments familiaux, scènes de la vie ordinaire ou à l’occasion d’évènements, par exemple la première communion de Jeanne.

Première communion
La scène se passe à Charlieu dans le jardin du prieuré, propriété de l’oncle et de la tante de Sabine Andriot la femme de Firmin-Girard. Jeanne en tenue de première communiante se dirige vers l’église avec sa mère à ses cotés, tandis qu’à l’arrière, Marc en habit de collégien est suivi par ses grands-parents. La scène rappelle celle des « Fiancés » avec son cortège des membres de la famille suivant, à quelques mètres derrière, les héros du jour.
On suit au cours des années ses enfants qui grandissent. Après Charlieu, ce sont les vacances à Onival, où Firmin-Girard s’est fait construire une villa en haut des falaises. Il représente ses enfants descendant à la plage, en promenade sur des ânes dans les alentours ou rendant visite aux familles de pêcheurs.
Marc a grandi. Après ses études à l’Ecole Polytechnique, il se marie et fonde, à son tour, une famille. Jeanne, gravement malade, décède alors qu’elle a une vingtaine d’années. Firmin-Girard en sera profondément affecté.

Marc Girard et sa jeune femme Suzanne Pertuisot
Il peint Marc avec sa jeune femme Suzanne alors qu’ils viennent de se marier, les mettant en scène sur les quais de la Seine devant le marché aux fleurs, comme il s’était lui -même représenté avec sa femme et ses deux enfants, vingt ans auparavant dans son quai aux fleurs qui lui a valu un de ses plus grands succès.

Madame Marc Girard et ses deux fils aînés
Il poursuit la représentation de scènes familiales avec ses petits-enfants. Il peint les deux aînés de Marc, Pierre devant un jeu de construction et Raymond dans les bras de sa mère. La scène pleine de charme montre une famille heureuse après l’arrivée de ses deux premiers enfants.

Madame Girard dans son fauteuil
Firmin-Girard a aussi beaucoup peint sa femme. Elle est présente dans de nombreux tableaux, dans son jardin, entourée de fleurs, dans une allée de roses, descendant un escalier, à la terrasse d’une maison, en forêt. L’un de ses derniers tableaux la représente dans son fauteuil, devant la cheminée, lisant une lettre. On entrevoit sur le mur certains de ses tableaux. Il referme ses scènes de la vie familiale par ce moment d’intimité qu’il laisse en héritage à ses descendants.