Le Quai aux fleurs
Signée et datée en bas à gauche, 1875, annotée « Paris » en bas à gauche
Huile sur toile
100,3 x 144,8 cm
Expositions :
– Salon des Artistes Français, Paris, 1876, n°903
– Exhibiton of Paintings in Aid of the Baptist Home for the Aged, the Private Collection of Theron R. Butler and a Few Pictures Loaned by Friends, New York, 22-24 novembre 1909, lot 12
– Views of Paris, Loan Exhibition of Paintings, New York, Knoedler, 9-28 janvier 1939, lot 14 (prêté par Mme Sheldon Whitehouse)
– Voici Paris, exposition de tableaux, Musée des beaux-arts de Montréal, 4-29 octobre 1950, n°13, (prêté par Mme Sheldon Whitehouse)
– La borghesia allo specchio. Il culto dell’immagine dal 1860 al 1920, Turin, Palazzo Cavour, 26 mars-27 juin 2004, p. 219
– Franco-British Exhibition, Londres, 1908, n°201 (Marché aux fleurs)
Conservation: collection privée
Provenance :
– Knoedler, New York
-Theron R. Butler (acquisition en décembre 1876 directement à l’artiste par l’intermédiaire de la galerie Knoedler)
– The valuable art collection of the late Theron R. Butler, The American Art Association, New York, 7 janvier 1910, lot 74
– Harriet Valentine Crocker Alexander, New York (acquis à la vente précédente)
– Mr. and Mrs. Sheldon Whitehouse, New York (en 1939)
– The Hon. and Mrs. Charles S. Whitehouse, Virginia (par descendance de leurs parents mentionnés précédemment)
– Sotheby’s, New-York, 9 mai 2014, lot 14
– Richard Green gallery , Palm Beach Jewelry, Art and Antique Show, février 2015
Bibliographie :
– Ayre R., « Art Notes, Famous Artists Portray Paris at Local Exhibit », The Montreal Daily Star, 14 octobre 1950, p. 24
– Castagnary J. A., Salons (1872-1879), tome II, Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1892, p. 214 – 216
– Cham, « Le Salon pour rire », Le voleur illustré : cabinet de lecture universel, n°989, 16 juin 1876, p. 377
– Cham, Le Salon du rire, Paris, Le Charivari, 1876
– Champion V. et Morel J. ss la dir., Musée Universel : Journal illustré des familles, second semestre, Tome VIII, Paris, A. Ballue / Bruxelles, A. N. Lebegue et Cie, 1876, p. 165- 166
– « Chronique parisienne », Bibliothèque Universelle et Revue suisse, Tome 56, Lausanne, Bureau de la Bibliothèque universelle, 1876, p. 347- 348
– Clément Ch., « Exposition de 1876 », Journal des débats politiques et littéraires, 30 mai 1876, p. 2
– De Grandfort M., « A l’exposition. Lui et Elle », La fantaisie parisienne, n°9, 15 mai 1876, p. 1
– D’Enface, « Le Salon », Zigzags à la plume à travers l’art, n°4, 21 mai 1876, p. 3
– De Senneville Ch., « Salon de 1876 », La comédie, n°18, mai 1876, p. 6
– Du Vély P., « Un mot sur les œuvres à sensation du Salon de 1876 », La semaine des familles, n°18, 29 juillet 1876, p. 275
– Faguet E., Propos littéraires, Paris, Société française d’imprimerie et de librairie, 1902, p. 345
– « Firmin Girard’s Flower-Market », The Art Journal, vol. 3, 1877, p. 48
– Gill, « Les triomphateurs du Salon », L’Eclipse, n°394, date ?, 1ère page de couverture
– Girard P., Firmin-Girard par son Petit-Fils, Luchon, Edition du Cent cinquantenaire Firmin-Girard, 1988, n°103, p. 76- 83, ill. p. 76
– Hooper L. H., « The Salon of 1876 », The Art Journal, vol. 2, 1876, p. 252
-J. B. G, « Salon de 1876 », Le Monde Artiste, n°74, 10 au 17 juin 1876, p. 4
– Lafosse G., « Le Salon », Le Tintamarre, 35e année, 14 mai 1876, p. 5
– Mantz P., « Le Salon. VII », Le temps, n°5534, 11 juin 1876, p. 2
– Outremer, « Art in Paris. The opening of the Salon », The Aldive, vol 8, n°7, 1877, p. 235
– Perkins Ch., Cyclopedia of Painters and Paintings, New York, 1888, vol. II, p. 68
– Proth M., Voyage au pays des peintres : Salon de 1876 avec dessins autographes, Paris, H. Vaton, 1876, p. 10-11
– Proth M. « Le Salon. Voyage au pays des peintres », Journal pour tous, n°83, 12 mai 1876, p. 478
– « Salon de 1876. Le grand art et les petit art », L’Investigateur : Journal de la Société des Etudes Historiques, n°6, Paris, novembre- décembre 1876, p. 364
– Sheldon G. W., Hours with Art and Artists, D. Appleton, New York, 1882, p. 35
– Stop, « Visite au Salon de 1876 », Journal amusant, n°1030, 27 mai 1876, p. 4
– Strahan E. [Shinn E.] ed., The Art Treasures of America: Being the Choicest Works of Art in Public and Private Collections of North America, vol. 3, Philadelphie, G. Barrie, 1882, p. 115, ill. p.115
– « The Artist’s Paris », The New York Times, 8 janvier 1939, ill.
– Un Amateur, « Guide du Salon de 1876 », Le Voleur : Cabinet de lecture universel, n°985, 19 mai 1876, p. 314
– Véron P., « Chronique parisienne. Le Salon de 1876 », Journal amusant, n°1027, 6 mai 1876, p. 3
– Véron Th., Mémorial de l’Art et des Artistes de mon temps. Le Salon de 1876, Poitiers/Paris, Chez l’auteur, 1876, p. 105-107
– X. « Choses et autres », La Vie parisienne, 14e année, 13 mai 1876, p. 285
– Yriarte Ch., « Le Salon de 1876 », Gazette des Beaux-Arts, 18ème année, 2ème période, tome 14, Paris, 1876, p. 5-7
– Zola E., Salons recueillis, annotés et présentés par F. W. J. Hemmings et Robert J.Niess, p.184
Le Quai aux fleurs fut d’abord une œuvre de commande. Firmin-Girard venait de se faire connaître aux Etats-Unis par l’intermédiaire de la galerie Goupil-Knoedler qui diffusait des gravures des peintres français. Alexandre Turney Stewart, homme d’affaires new-yorkais qui avait fait fortune dans le textile et possédait un grand magasin sur Broadway passe commande à Firmin-Girard d’une peinture représentant les quais de Paris animés par le marché aux fleurs et dans laquelle il fixe au peintre une condition particulière, celle de se représenter au centre du tableau. Cette commande ne pouvait que satisfaire le peintre qui trouvait là une occasion d’assouvir sa passion pour les fleurs mais aussi d’exprimer pleinement son talent en montrant la vie parisienne et ses habitants revêtus de tenues à la mode. Celui-ci s’exécute, demande à la préfecture de Paris l’autorisation de s’installer sur la voie publique et peint des esquisses des lieux et des personnages, puis travaille dans son atelier pour finaliser son œuvre. Cela lui prend plusieurs mois au cours de l’année 1875, à tel point qu’il ne peut satisfaire son commanditaire, décédé entre temps. Le tableau achevé Firmin-Girard le présente pour être exposé au Salon de 1876. C’est un triomphe auprès du public. On dit qu’il avait fallu mettre en place un service d’ordre pour contenir la foule qui se pressait devant le tableau. Les critiques affluent, certaines pour louer le talent de l’artiste, d’autres pour en contester la valeur artistique, en prétendant qu’il est de l’école des appareils photographiques. Le tableau fait aussi l’objet de nombreuses caricatures dans les journaux illustrant les salons. On y voit par exemple un visiteur incommodé par le parfum des fleurs, tandis qu’un autre compte les pétales des fleurs.
Les marchands d’art, attirés par le succès du tableau, sollicitent Firmin-Girard pour le vendre. Plusieurs galeries de Londres et de New-York le pressent. C’est finalement Knoedler qui fait l’affaire. Il envoie un télégramme au peintre depuis Alger où il passe l’hiver, pour lui annoncer la vente du tableau, pour un montant impressionnant, à un autre homme d’affaires américain Theron R. Butler, propriétaire de compagnies de chemin de fer. Celui-ci l’accroche dans sa résidence de la cinquième avenue à New-York. Madame Butler écrit au peintre, quelques semaines plus tard, pour lui exprimer toute son admiration et celle de ses visiteurs devant le tableau. Il sera présenté dans plusieurs expositions aux Etats-Unis, au Canada et en Europe ainsi que très récemment dans des salons d’antiquité dont la biennale de Paris de 2014, 138 ans après qu’il ait quitté Paris.