Moutons et berger par FIRMIN-GIRARD

Avec le produit de la vente de son Quai aux fleurs à un collectionneur américain, Firmin-Girard se fait construire une villa à Onival sur mer, en bord des falaises, à proximité du bourg d’Ault, déjà fréquenté par quelques peintres dont notamment Jules Cogniet ou Auguste Hillemacher un de ses élèves. Le site est encore vierge, si ce n’est la présence de quelques chaumières habitées par des familles de pêcheurs. Firmin-Girard, séduit par la beauté et l’authenticité du paysage et de ses habitants, mais aussi par les couleurs du ciel et de la mer qui changent à tout moment a décidé de s’y implanter et d’y séjourner durant les périodes estivales, voyant dans ces lieux de nombreux sujets pour ses peintures.

Arpentant les pâtures qui s’étendent depuis sa villa le long de la côte jusqu’à la baie de la Somme, séparées de la mer par les Bas-Champs du Hâble d’Ault recouverts par les eaux lors des grandes marées, il est attiré par les moutons qui semblent familiers du paysage, occupant l’espace sous l’œil attentif du berger et de son chien qui veille sur le troupeau.

IMG201552823191340354

Le berger son chien et les moutons

 

Il peint de nombreuses toiles sur place  représentant la scène du berger et de ses moutons dans ces paysages caractéristiques de la région. La mer lui sert d’horizon, sans que rien ne vienne heurter la vue sauf parfois, quelques meules de foin ou la cabine du berger montée sur ses roues pour lui permettre d’itinérer au gré du déplacement de son troupeau dans cet espace immense et sans limites.

On reconnaît de très loin le berger à son chapeau et à sa grande cape de laine de mouton, striée de lignes verticales, qui le protège de la pluie et du vent qui souffle par rafales depuis la mer sans que rien ne l’arrête. Appuyé sur sa grande canne, il surveille sans relâche son troupeau jusqu’au coucher du soleil. La description qu’a faite Zacharie Astruc du tableau de Millet, Berger ramenant son troupeau le soir, pourrait parfaitement s’appliquer aux tableaux de Firmin-Girard. « Ce calme, ce mystère des premières ombres, ce caractère sauvage et doux de la nature[…] vous plonge dans une émotion profonde ».

berger 2

Le berger

 

Parfois Firmin-Girard saisit des moments particuliers, couchers du soleil, arc-en-ciel, conférant aux lieux une atmosphère étrange sans cependant que la quiétude du troupeau ne s’en trouve perturbée.

berger soleil couchant

Arc-en-ciel

 

Rien n’affole le troupeau, confiant dans son berger et son chien, semble vouloir nous dire le peintre dans ces moments où la rudesse du temps contraste avec la douceur de la scène.

Si Firmin-Girard semble avoir eu un attachement particulier à ces lieux et à leurs occupants, alors qu’il n’était pas encore un peintre consacré il avait déjà peint une scène de berger dans un paysage de montagne qui évoque le Bas-Jura de son enfance. L’influence de Gleyre semble ici particulièrement manifeste.

berger

Le pâtre et ses moutons

 

Ses  peintures représentant des moutons et leur berger ne seront d’ailleurs pas limitées à la Picardie. La campagne aux alentours de Charlieu, autre région de prédilection du peintre, lui offre aussi des occasions pour satisfaire son attirance pour les scènes pastorales.

moutons grande grange

Troupeau de moutons aux abords de la Grande-Grange (Charlieu)

 

With the sale of his Quai aux fleurs to an American collector, Firmin-Girard is building a villa in Onival sur mer, on the edge of the cliffs, near the town of Ault, already frequented by some painters including Jules Cogniet or Auguste Hillemacher one of his students. The site is still pristine, except for the presence of some thatched cottages inhabited by fishermen’s families. Firmin-Girard, seduced by the beauty and authenticity of the landscape and its inhabitants, but also by the colors of the sky and the sea that change at any time decided to settle there and to stay during the periods summer, seeing in these places many subjects for his paintings.

Strolling pastures stretching from his villa along the coast to the Bay of the Somme, separated from the sea by the Lower Fields of Hâble d’Ault covered by water during high tides, he is attracted by the sheeps who seem familiar with the landscape, occupying space under the watchful eye of the shepherd and his dog who watches over the flock.
He paints many paintings on site representing the scene of the shepherd and his sheep in these landscapes characteristic of the region. The sea serves as a horizon, without anything to hit the view except sometimes, some haystacks or shepherd’s cabin mounted on its wheels to allow it to roam at the mercy of the movement of his flock in this huge space and without limits.

The shepherd is recognized from a distance by his hat and his great woolen cape, streaked with vertical lines, which protects him from the rain and the gusty wind from the sea without anything stopping him. Leaning on his big cane, he watches his flock relentlessly until sunset. Zacharie Astruc’s description of Millet’s painting, Sheperd bringing his sheep back in the evening, could be perfectly applied to Firmin-Girard’s paintings. « This calmness, this mystery of the first shadows, this wild and sweet nature […] plunges you into a deep emotion ».
Sometimes Firmin-Girard captures particular moments, sunsets, rainbows, giving the place a strange atmosphere without however the peace of the flock is disturbed.

Nothing disturbs the sheep, confident in his shepherd and his dog, seems to want to tell us the painter in those moments where the harshness of time contrasts with the sweetness of the scene.

If Firmin-Girard seems to have had a particular attachment to these places and their occupants, while he was not yet a devoted painter he had already painted a scene of a shepherd in a mountain landscape that evokes the Bas-Jura of his childhood. The influence of Gleyre here seems particularly evident.

His paintings of sheep and their shepherd will not be limited to Picardy. The countryside around Charlieu, another favorite area of the painter, also offers him opportunities to satisfy his attraction to pastoral scenes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

un commentaire

  1. […] MOUTONS ET BERGER PAR FIRMIN-GIRARD […]

En savoir plus sur Firmin-Girard

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading